Le concept d'académies qui regroupent des personnalités artistiques, littéraires et scientifiques dans le but d'échanger sur divers sujets et de faire évoluer la connaissance n'était alors pas nouveau en France - ni dans le reste de l'Europe - puisque plusieurs institutions de ce type existaient déjà en cette deuxième moitié de XVIIe siècle. Pour ce qui est de la France, une première académie vit effectivement le jour avec la création de l'Académie française en 1635 par le principal ministre d'État Richelieu (1585-1642), avant que son successeur Mazarin (1602-1661) ne fasse de même avec l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. De son côté, l'Angleterre se vit doté d'une société qui était tourné vers les sciences avec la création de la Royal Society en 1660.
L'arrivée d'un nouveau roi de France en la personne de Louis XIV (1638-1715) - au pouvoir depuis 1643 - ne marqua pas la chute de ce type d'institution, bien au contraire, puisqu'il cherchait à regrouper des savants au service du royaume et donc au sien. C'est ainsi que le contrôleur général des finances Jean-Baptiste Colbert (1619-1683) créa l'Académie des inscriptions et belles-lettres - sorte d'académie d'histoire - en 1663, puis la fameuse Académie des sciences en 1666. Cette dernière fut d'ailleurs placée sous la protection du Roi-Soleil tout en étant doté, en 1699, d'un règlement qui précise notamment que ses membres sont nommés par le roi. Cette académie réunissait alors des savants issus de tous les domaines scientifiques de l'époque - astronomie, botanique, chimie, mathématiques, physique, zoologie… - et publia elle-même plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous pouvons citer « Mémoires pour servir à l'Histoire des Plantes » (1676) qui fut publié par Denis Dodart (1634-1707) et qui fut un ouvrage fondateur pour la botanique française.
L'Académie des sciences resta très liée au pouvoir royal jusqu'à la Révolution française qui acta sa dissolution en 1793, même si les dirigeants révolutionnaires lui avaient chargé - à partir de 1790 - d'organiser la réforme générale des poids et mesures qui est à l'origine du système international d’unités, encore en vigueur aujourd'hui. Elle se constitua alors en 1795 en un Institut national des sciences et des arts qui regroupait les anciennes académies royales, avant de redevenir l'Académie des sciences en 1816 à la suite de la Restauration. C'est durant cette période monarchique qu'elle se rapprocha de son organisation actuelle, même si elle connut plusieurs réformes pour s'adapter aux évolutions du monde de la science en éditant par exemple - à partir de 1835 - une revue scientifique sous l’impulsion de l’astronome et futur chef de l’État François Arago (1786-1853).
En savoir plus : https://www.facebook.com/photo/?fbid=2711239258967341&set=a.2351118194979451
Commentaires
Enregistrer un commentaire