Ce dimanche, les Corses votaient pour les élections territoriales, qui fusionnaient des collectivités locales corses (le Conseil régional et les deux Conseils départementaux).
Dans un contexte de forte abstention, la liste nationaliste autonomiste est arrivée largement en tête du 1er tour avec plus de 45% des voix, auxquelles se rajoutent les 6.69% des indépendantistes. Ce raz-de-marée régionaliste a balayé les forces politiques nationales, que se soit la droite éclatée en 3 listes : une droite plutôt régionaliste à presque 15%, la liste officiel de LR à 12.77%, et la liste macroniste à 11.26%.
La gauche subit également ce raz-de-marée, puisque la seule liste de gauche, composée du PCF, des insoumis-e-s locaux et de forces politiques progressistes locales, est éliminée avec 5.68%.
Et le front national qui était arrivé en tête sur l'île au premier tour des présidentielles est écrasé avec à peine plus de 3%.
Comment expliquer ce résultat ?
La progression des forces régionalistes, en Corse, mais également en Bretagne, en Alsace, au Pays Basque et en Outre-Mer, s'observe depuis au moins 2012.
Cette poussée s'appuie sur la crise profonde que traverse la société capitaliste depuis 2008 et qui provoque plusieurs phénomènes :
Un dégoût envers la politique nationale favorise les forces politiques locales, auxquelles on ne peut imputer la situation du pays.
Une peur de la mondialisation, qui encourage un retour vers le régionalisme (ce même phénomène explique la progression souverainiste à l'échelle du pays).
Enfin la liste Siméoni a réussi à incarner aux yeux des Corses le vote de colère et de dégagisme, qui met fin à la domination de clans politique (par exemple le clan Zuccarelli qui a tenu Bastia de 1919 à 2014, avant que les nationalistes ne fassent tomber cette dynastie) .
Ainsi aucune force ou personnalité politique nationale ne peut revendiquer cette victoire, et on ne peut se réjouir de constater que la volonté de changer le système se soit exprimée par un désir de repli territorial et identitaire et non par une opposition au système capitaliste; néanmoins il ne faut pas tomber dans l’excès inverse et crier à la victoire fasciste. La liste Siméoni rassemble des forces autonomistes diverses sur le plan politique, on y retrouve par exemple EELV, le parti nationaliste Corse, de tendance écolo et le centre gauche.
Plutôt que de crier au danger nationaliste il vaudrait mieux écouter ce que les Corses ont à dire et se remettre en question.
Si le second tour est quasiment plié, je vais néanmoins me risquer à un petit pronostic :
Liste Siméoni (Per a Corsica) : 52.4
Liste Mondoloni (DVD) : 21.1
Liste Bozzi (LR) : 13.7
Liste Orsucci (REM): 12.8
Résultat complet :
Liste Siméoni (Per a Corsica) : 45.36 %
Liste Mondoloni (DVD) : 14.97%
Liste Bozzi (LR) : 12.77%
Liste Orsucci (REM): 11.26%
Liste Benedetti (Rinnovu) : 6.69%
Liste Casamarta : (PCF-Corse Insoumise) : 5,68 %
Liste Giacomi (FN) : 3.28 %
Liste Siméoni (Per a Corsica) : 52.4
Liste Mondoloni (DVD) : 21.1
Liste Bozzi (LR) : 13.7
Liste Orsucci (REM): 12.8
Résultat complet :
Liste Siméoni (Per a Corsica) : 45.36 %
Liste Mondoloni (DVD) : 14.97%
Liste Bozzi (LR) : 12.77%
Liste Orsucci (REM): 11.26%
Liste Benedetti (Rinnovu) : 6.69%
Liste Casamarta : (PCF-Corse Insoumise) : 5,68 %
Liste Giacomi (FN) : 3.28 %
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