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23 juin 1961 : entrée en vigueur du traité sur l’Antarctique

Ce continent glacial et inhabité était alors une grande source d'intérêt depuis sa découverte officielle en 1819 car il correspondait à de nouvelles terres à découvrir et à conquérir, tandis qu'il représentait également un défi en soumettant les marins à des conditions encore jamais endurées. Dès lors, les explorations du continent s’étaient multipliées et connurent leurs apogées pendant l'âge d'or de l'exploration en Antarctique (années 1890 - années 1920) durant lequel le pôle Sud fut atteint par Roald Amundsen (1872-1928) en 1911 et le pôle Nord par Umberto Nobile (1885-1978) et Amundsen en 1926. Ces expéditions permettaient alors de prendre possession de nouveaux territoires et de mieux les connaître avec plusieurs études scientifiques, même si des bases scientifiques permanentes n'y virent le jour qu'à partir de la deuxième moitié du XXe siècle.

 

L'Antarctique était un haut lieu de la recherche scientifique dans les années 1950, mais le contexte mondial particulièrement tendu laissait craindre qu'elle ne soit utilisée à des fins militaires à une époque où de nombreux essais nucléaires étaient pratiqués par les grandes puissances. Il fallait donc éviter que ce continent devienne un lieu de conflits et de différents territoriaux, et c'est ainsi qu'un traité fut signé afin d’encadrer l’installation de bases et la recherche en Antarctique tout en s'attaquant à la question de l'armement en 1959. Cette volonté de limiter les armements à des fins pacifistes n'est pas nouvelle et le traité sur l'Antarctique constitue la suite logique des deux conférences de La Haye (1899, 1907) pour le désarmement et la prévention de la guerre, du traité naval de Washington (1922) et du traité naval de Londres (1930) limitant les armements maritimes, ou encore du protocole de Genève (1925) interdisant les armes chimiques et les armes biologiques.

 

Le traité sur l'Antarctique fut signé le 1er décembre 1959 par douze pays (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Belgique, Chili, États-Unis, France, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, URSS, Royaume-Uni) avant d’entrer en vigueur un an et demi plus tard. Les pays signataires s’engageaient non seulement à interdire tout essai militaire et le stockage de matériel militaire ou de déchets nucléaires, mais aussi à établir un cadre d’échange d’informations scientifiques sur le continent afin d’aider au développement de la recherche. Ces échanges pouvaient d'ailleurs avoir lieu lors de fréquentes réunions - tous les deux ans jusqu’en 1991, tous les ans depuis - afin de discuter de la situation de l’Antarctique et surtout du respect du traité, alors que chaque pays peut inspecter l’ensemble des bases présentes sur le continent pour de s’en assurer.

 

Au final, le traité de l'Antarctique permet de faire de ce continent un lieu exclusivement dédié à la recherche scientifique et il fut d'ailleurs complété par plusieurs conventions qui portaient sur la protection de sa biodiversité et de son environnement. Cependant, il n’empêche pas les pays signataires de revendiquer leurs souverainetés sur une partie du continent, bien que celles-ci furent en partie ajournées. Ce traité est actuellement ratifié par 54 pays à travers le monde et fait partie des traités internationaux qui réglementent l'utilisation de notre planète, voire même de l'espace avec le traité de l'espace en 1967.


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