Ce continent glacial et inhabité était alors une grande
source d'intérêt depuis sa découverte officielle en 1819 car il correspondait à
de nouvelles terres à découvrir et à conquérir, tandis qu'il représentait
également un défi en soumettant les marins à des conditions encore jamais
endurées. Dès lors, les explorations du continent s’étaient multipliées et
connurent leurs apogées pendant l'âge d'or de l'exploration en Antarctique
(années 1890 - années 1920) durant lequel le pôle Sud fut atteint par Roald Amundsen
(1872-1928) en 1911 et le pôle Nord par Umberto Nobile (1885-1978) et Amundsen
en 1926. Ces expéditions permettaient alors de prendre possession de nouveaux
territoires et de mieux les connaître avec plusieurs études scientifiques, même
si des bases scientifiques permanentes n'y virent le jour qu'à partir de la
deuxième moitié du XXe siècle.
L'Antarctique était un haut lieu de la recherche
scientifique dans les années 1950, mais le contexte mondial particulièrement
tendu laissait craindre qu'elle ne soit utilisée à des fins militaires à une
époque où de nombreux essais nucléaires étaient pratiqués par les grandes
puissances. Il fallait donc éviter que ce continent devienne un lieu de
conflits et de différents territoriaux, et c'est ainsi qu'un traité fut signé
afin d’encadrer l’installation de bases et la recherche en Antarctique tout en
s'attaquant à la question de l'armement en 1959. Cette volonté de limiter les
armements à des fins pacifistes n'est pas nouvelle et le traité sur
l'Antarctique constitue la suite logique des deux conférences de La Haye (1899,
1907) pour le désarmement et la prévention de la guerre, du traité naval de
Washington (1922) et du traité naval de Londres (1930) limitant les armements
maritimes, ou encore du protocole de Genève (1925) interdisant les armes
chimiques et les armes biologiques.
Le traité sur l'Antarctique fut signé le 1er décembre 1959
par douze pays (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Belgique, Chili,
États-Unis, France, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, URSS, Royaume-Uni) avant
d’entrer en vigueur un an et demi plus tard. Les pays signataires s’engageaient
non seulement à interdire tout essai militaire et le stockage de matériel
militaire ou de déchets nucléaires, mais aussi à établir un cadre d’échange
d’informations scientifiques sur le continent afin d’aider au développement de
la recherche. Ces échanges pouvaient d'ailleurs avoir lieu lors de fréquentes
réunions - tous les deux ans jusqu’en 1991, tous les ans depuis - afin de
discuter de la situation de l’Antarctique et surtout du respect du traité,
alors que chaque pays peut inspecter l’ensemble des bases présentes sur le
continent pour de s’en assurer.
Au final, le traité de l'Antarctique permet de faire de ce
continent un lieu exclusivement dédié à la recherche scientifique et il fut
d'ailleurs complété par plusieurs conventions qui portaient sur la protection
de sa biodiversité et de son environnement. Cependant, il n’empêche pas les
pays signataires de revendiquer leurs souverainetés sur une partie du
continent, bien que celles-ci furent en partie ajournées. Ce traité est
actuellement ratifié par 54 pays à travers le monde et fait partie des traités
internationaux qui réglementent l'utilisation de notre planète, voire même de
l'espace avec le traité de l'espace en 1967.
Notre page : https://www.facebook.com/histoireapprendre
Commentaires
Enregistrer un commentaire