Né en 1881 dans une famille ouvrière, il débuta son engagement politique dès son adolescence en rejoignant le mouvement socialiste et en soutenant le capitaine Dreyfus à la fin des années 1890. Il travaillait alors comme surveillant de collège, mais c'est en tant que correcteur de presse qu'il se fit véritablement connaître au sein de la Confédération générale du travail (CGT) - créée en 1895 - dont il devint rapidement un des cadres. En 1906, il fut ainsi pris dans la vague d’arrestations qui eut lieu alors que de nombreuses grèves éclataient suite à la terrible catastrophe de Courrières.
Pierre Monatte était alors un militant libertaire qui pensait que la révolution sociale ne pouvait s'obtenir qu'avec le syndicalisme, lequel aurait une « essence » révolutionnaire, au point d'être le principal défenseur de cette idée au congrès anarchiste international d'Amsterdam en 1907. Il exprimait également ses idéaux à travers la presse, et ce, notamment avec « La Vie ouvrière » qu'il fonda et dirigea de 1909 à 1921. Ce journal, intimement lié à la CGT, existe toujours aujourd'hui. Mais il finit par être en rupture avec sa direction en étant une des rares figures d'extrême gauche à s’opposer à la Grande Guerre, durant laquelle il fut cependant mobilisé en janvier 1915.
Après la guerre, le syndicalisme réformiste était majoritaire au sein de la direction de la CGT et Pierre Monatte fut ainsi à l’origine des Comités syndicalistes révolutionnaires - créé en 1919 - qui regroupaient des syndicalistes révolutionnaires influencés par la révolution russe. Cette organisation fut ensuite remplacée par la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) - créée en 1921 - qui était alors liée au Parti communiste français, tandis que la CGT était désormais proche des milieux socialistes. Il avait d'ailleurs été membre du PCF de 1923 à 1924, bien qu'il en fut rapidement exclu.
Dans l'entre-deux-guerres, Pierre Monatte créa et anima « La Révolution prolétarienne » - créée en 1925 - qui était une revue syndicale proche des idéaux communistes et qui eut une certaine audience avec ces articles qui critiquaient, entre autres, le colonialisme et la montée du fascisme en Europe. Il demeurait ainsi un militant qui dénonçait à la fois le réformisme des socialistes et de la CGT et les dérives autoritaires de l'Internationale communiste, soumise à Staline, tout en défendant la réunification syndicale qui eut finalement lieu en 1936. Et malgré une pause sous l'Occupation, où il participa à plusieurs réunions clandestines sans mener d’actions du fait de son âge, il continua de publier sur les évolutions du mouvement syndical jusqu’à sa mort en 1960 à l'âge de 79 ans.
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