Jusqu'en 1919, la mine de Champagnac eut un recrutement plutôt local et n'employa que très peu de mineurs étrangers, ainsi jusqu'au recensement de 1921 les communes d'Ydes totalisaient moins de 20 étrangers. La liste des mineurs établie à l’occasion des élections du délégué mineurs indiquent une forte domination des mineurs nés dans ces trois départements. La Corrèze arrive en tête avec 28% des mineurs, le Cantal ensuite avec 23%, suivit du Puy-de-Dôme, les autres viennent de département plus lointain, mais reste dans leur majorité franais.
La situation changea brusquement après la Première Guerre mondiale suite à laquelle la mine de Champagnac, comme toutes les mines du pays, souffrait d'un manque de personnel, recruter dans les départements limitrophes n'était plus suffisant.
Ainsi, entre 1919 et 1921, les premiers mineurs polonais arrivèrent dans le cadre de la convention franco-polonaise de 1919, ceux-ci furent alors installés à Champagnac en priorité puisque leur nombre n'était toujours que de 10 à Ydes contre 57 à Champagnac, concentré sur le Bois-de-Lempre où la direction de la mine avait décidé de les installer. La mine semble ensuite avoir accéléré leur recrutement entre 1921 et 1926 puisque lors du recensement de cette année, ils sont 280 à Champagnac, 153 au Bois-de-Lempre, 106 à Lempret. Ils commencent également à être installés à Ydes où ils sont désormais 238 individus, dont 181 à l’Hôpital et 25 à Fanostre.
Leur nombre continua ensuite d'augmenter pour atteindre son maximum lors du recensement de 1936 en étant 408 à Champagnac et 245 à Ydes. La population étrangère représenta ainsi jusqu’à 19.7% de la population à Champagnac et 9.5% à Ydes en 1936. Dans les quartiers de mineurs, il pouvait atteindre des taux encore plus élevés, 31.6% au Bois-de-Lempre, 37% à Lempret et 13.3% à l’Hôpital-Ydes. La mine emploie alors la mine emploie 114 Polonais et 60 mineurs d’autres nationalités, la différence entre le nombre de mineurs étrangers et le nombre d'étrangers total dans les deux communes vient de la présence de famille assez nombreuse, les compagnies minières encourageait alors le regroupement familial afin d'embaucher par la suite les enfants des mineurs étrangers, car l'obligation de scolarité ne s'appliquait alors pas à eux s'ils n'étaient pas né en France (pour être exacte la loi n'était pas claire sur ce sujet, permettant une libre interprétation).
Il y a donc un léger décalage avec le reste du pays où le maximum fut atteins en 1931, le nombre de Polonais diminua ensuite du fait des expulsions dont ils étaient victimes, elles semblent donc avoir été bien plus rares à Champagnac..
D'après Thomas Olzanski, leader des Polonais de la CGTU et PCF qui est venue en meeting à Champagnac en 1923, les Polonais de Champagnac viendraient en majorité de Haute-Silésie et de Dabrowa et plusieurs seraient engagés au sein du PCF et du Parti socialiste polonais, ils prirent part aux mouvements de grève de 1923, 1927 et 1929 aux côtés des français.
Après la Seconde Guerre mondiale, leur nombre diminua, avec 85 Polonais et 30 autres étrangers travaillant à la mine en 1946 et encore 71 étrangers d'après un rapport de la préfecture de 1952, quarante Polonais, treize espagnols, dix italiens ainsi que huit mineurs d’Afrique du Nord. .
D'autres étrangers travaillèrent dans le Cantal, notamment sur le chantier du barrage de l'Aigle où plusieurs eurent un rôle important dans la Résistance.
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