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Les résistants espagnols du Cantal

 Le barrage de l'aigle fut construit durant la Seconde Guerre mondiale à la frontière entre le Cantal et la Corrèze, le barrage se trouvait côté Corrèze, mais une partie des travailleurs participant au chantier été logé côté Cantal. Parmi eux beaucoup été des réfugiés de la guerre d'Espagne, jusqu'à 85% des ouvriers du chantier. En effet, des centaines de milliers de réfugiés étaient arrivés en France après la victoire de l'extrême droite franquiste en Espagne. Après avoir été parqués dans des camps dans des conditions de vie désastreuses, plusieurs furent assignés à des chantiers à travers le pays pour remplacer les hommes mobilisés au front, c'est ainsi que plus de 600 Espagnols arrivèrent dans notre région pour travailler sur le barrage de l'Aigle, d'autres se retrouvèrent à travailler sur le barrage Saint-Étienne-Cantales ou encore celui de Bort-les-Orgues. Parmi eux ont retrouvé de nombreux anarchistes qui refondèrent la CNT, qui compta ainsi 80 adhérents en 1942, puis organisèrent un important réseau de Résistance, la commune de Mauriac fut d’ailleurs libérée par l'Armée secrète et les Mouvements unis de la résistance (en l'absence de troupe allemande, ce qui facilita la prise de la ville, les autorités vichyssoises n'opposant qu'une faible résistance). La ville de Mauriac fut ensuite le siège du comité départemental de libération.

Cette résistance mena plusieurs actions ; ralentissement du chantier, refus de s'engager sur les chantiers du mur de l'Atlantique (avec la complicité d'un ingénieur du chantier), cache d'armes et de matériel, faux papiers, sabotages (par exemple la voie ferrée Aurillac-Arpajon le 8 octobre 1942), soin aux résistants blessés, propagande et ils travaillèrent avec les autres réseaux de résistance de la région. Plus de 100 espagnols prirent également part au maquis du Puy Violent en 1944.


L'occupant et le régime tentèrent de lutter contre cette résistance et des courriers entre la préfecture et l'occupant en attestent. Par deux fois, ils encerclèrent le chantier et menèrent des fouilles, mais leurs tentatives de saisir du matériel et de trouver des résistants cachés sur le barrage furent des échecs.


De nombreux étrangers prirent part à la résistance en France contribuant à sa Libération, notamment au sein des FTP-MOI communistes. 










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