Le 4 mai 1959 mourait l'ingénieur des mines et entrepreneur français Paul Riban, qui est aujourd'hui connu pour avoir été une importance figure patronale dans le Cantal en dirigeant les houillères de Champagnac. Né en 1880 d'un père chimiste et universitaire, il étudia à l'École polytechnique dont il sortit ingénieur en 1903 avant de mener une carrière militaire au sein de l'artillerie entre 1903 et 1911. C'est durant cette période qu'il épousa l'une des filles d'Edmond Pochat, alors directeur de la mine de Champagnac, et c'est ainsi qu'il quitta l'armée pour travailler dans cette mine comme ingénieur attaché à la direction à partir de 1912. Il fut cependant mobilisé durant la Première Guerre mondiale et participa notamment à la bataille de la Marne (10 septembre 1914) puis devint chef d'état-major de l'artillerie du 37e corps d'armée, avant de reprendre ses activités à Champagnac une fois la guerre terminée.
Devenu le bras droit de son beau-père, Paul Riban fut d'abord directeur et administrateur de la mine de Champagnac à partir de 1919 avant de lui succéder à la direction générale en 1929. Il resta en fonction jusqu'en 1945 et sa nationalisation par l'État. La mine de Champagnac était en plein essor depuis la fin du XIXe siècle et Riban y contribua en œuvrant à son développement et à l'installation de plusieurs infrastructures (logements pour les Sœurs, une église...) comme d'autres patrons « paternalistes ». Mais dans le même temps, il lutta contre les syndicats et les grèves en n'hésitant pas à employer des hommes de main pour menacer les grévistes - comme en 1929 et 1941 - tout en finançant la construction d'une gendarmerie et d'une prison pour aider au maintien de l'ordre. Il fit également licencier un des médecin de la mine qui avait soutenu la grève.
Son engagement patronal lui permit d'occuper le poste de président de la chambre de commerce et d'industrie du Cantal de 1924 à 1942 tandis qu'il investit dans la vie économique du département en œuvrant à la mise en place d'une banque populaire ou encore en investissant dans la construction de barrages sur la rivière Dordogne, tels que le barrage de l'Aigle. Il présida également la XVIIe région économique (Auvergne) de 1924 à 1933. Paul Riban se fit plus discret par la suite, même s’il accorda un entretien dans la presse en 1958 au sujet de la fermeture annoncée de son ancienne mine et qu’il fut consulté en 1957 par un ingénieur général des mines. Il mourut finalement en 1959 à l'âge de 78 ans, quelques mois avant la fermeture de la mine en juillet de la même année.
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