Du fait de ses problèmes géologiques, du retard de modernisation et du manque de débouchés, l’exploitation de Champagnac était gravement déficitaire. En 1955 elle enregistrait un déficit de 100 millions de francs sur l’année, chiffre avancé par les Houillères d’Auvergne, mais dont l’ordre de grandeur est confirmé dans plusieurs rapports de la préfecture. En 1958 les houillères d'Auvergne affirmaient que la mine de Champagnac avait alors un déficit de 250 millions de francs par an et qu’une tonne de charbon extraite à Champagnac représente un déficit de 2400 francs[1]. Les rapports mensuels des Houillères confirment ce chiffre avec un déficit tonne souvent compris entre 2000 et 3000 francs entre 1956 et 1959. La mine de Champagnac représentait donc la moitié du déficit des houillères d’Auvergne pour seulement 10% de sa production[2] et en 1959 la mine enregistrait encore un déficit compris entre 16 et 18 millions de francs par mois : elle était désormais dépassée par Brassac en termes de déficit brut, mais son déficit tonne restait plus élevé, puisque la mine de Brassac a une production plus importante[3]. Les différents chiffres, aussi bien ceux publiées par les Houillères, ceux dont elles disposaient en interne ainsi que les chiffres de la préfecture et des renseignements généraux convergent tous vers le même ordre de grandeur et la même tendance : une perte financière de plus de 100 millions de francs par an et qui s’alourdit d’année en année.
Entre 1953 et 1958, la mine aurait ainsi perdu 1,799 milliard de francs[4], poussant les Houillères d'Auvergne à décider de la fermer.
L'église Sainte-Jeanne-d'Arc d'Ydes, dite église des mineurs [1]. Au tournant des XIXe et XXe siècles, les houillères de Champagnac étaient le principal bassin minier - et le seul de charbon - du département du Cantal et connaissaient alors un important essor. Celles-ci se situent aujourd'hui au niveau des communes de Champagnac et d'Ydes. La commune d'Ydes disposait déjà d'une église depuis le XIIe siècle, mais celle-ci était assez éloignée des lieux de vie et de travail des mineurs qui devaient faire un long chemin à pied pour s'y rendre, ce qui pouvait s'avérer difficile en hiver. L’église de Champagnac était dans la même situation puisqu’elle se situait dans son bourg et non au Bois-de-Lempre. Dans les deux cas, ces églises étaient à plus de trente minutes de marche de la partie minière de la commune. C'est ainsi que la direction de la mine prit l'initiative de solliciter l'évêché de Saint-Flour pour lui demander la construc...
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